Avec Charlotte Cegarra, « we go back » comme on dit. Way back, indeed.

C’était un soir de 2015 et j’étais dans le 95 pour donner un atelier sur les réseaux sociaux pour les artistes avec ma casquette Nüagency.

Sur la dizaine d’artistes présent·es, une personne s’est distinguée par sa vivacité, sa curiosité insatiable et ses mille questions pertinentes : Charlotte, évidemment.

Iel était là pour son projet.

A la fin de l’atelier, Charlotte m’a donné un CD de son premier EP, 4 titres que j’ai écoutés en boucle pendant tout le chemin du retour (une bonne heure, tout de même).

Je ne sais pas si c’était la nuit ou la pluie, mais j’ai tout de suite été happée par l’univers hypnotique si singulier du projet, comme si je revivais les voyages en famille au fond de mon enfance, entre guitares psyché, une voix jumelle de Kate Bush et la banlieue mouillée de Londres qui défile avec ses ombres.

On a signé en édition quelques mois plus tard.

Le projet a fait son chemin et s’est taillé une place en vue parmi l’émergence française. Ce qui n’était pas rien pour des chansons en Anglais et sans le soutien d’une major.

---

Le temps passe mais on ne se perd jamais de vue avec Charlotte.

Pour prolonger nos réflexions et discussions sur l’état du monde autant que de la filière et ses multiples mutations.

Pour mentorer la génération montante de professionnel·les de la musique.

Pour travailler ses œuvres qui gardent toute leur permanence.

Et puis le métier d’éditrice est par définition un métier du temps long.

J’aime ça, le temps long.

Dans un monde à court et bout de souffle qui s’épuise à prendre aux autres sans jamais s’arrêter, à fuir sa conscience pour toujours plus accumuler, le fait de prendre du temps est un acte simple de résistance.

Qui plus est, pour défendre/promouvoir des œuvres qui nous touchent et des artistes auxquel·les on croit profondément.

C’est une joie (et un honneur) que de mettre en lumière des œuvres éternelles, en révéler de nouvelles facettes et la polysémie de leurs messages.

Dans le prolongement de notre conversation continue, entamée un soir lointain et humide de 2015, Charlotte m’a écrit cette année.

Il était temps et désormais possible de ressortir une douzaine de titres de son projet Charlotte&Magic.

Alors on a entamé ce travail ensemble avec Charlotte et toute mon équipe.

En s’affranchissant de toutes les contraintes habituelles d’une sortie.

Du temps, tout d’abord.

Puisqu’on est sur le temps long, puisqu’on est sur des titres qui sont déjà sortis ces 10 dernières années, pourquoi s’obliger à respecter la chronologie de la discographie existante ? Pourquoi s’obliger à sortir les titres à intervalles très courts un vendredi ? Pourquoi rentrer dans le rouleau compresseur d’une sortie classique, à batailler avec l’algo et l’attention des pros dans des espaces toujours plus réduits ?

C’est notamment pour cela que cette collection d’œuvres, cette constellation de moments s’appelle ‘Revisiting The Future’.

Des contraintes, ensuite.

Si nombreuses, qu’il est inutile de nous embarrasser à les lister.

Il y a là quelque chose de magique et de libérateur à pouvoir les mettre à distance et leur tourner le dos.

---

Il est donc temps de se recentrer sur l’essentiel.

Charlotte reprend la parole, sa parole sur Charlotte&Magic.

Charlotte retourne explorer les trésors enfouis de son projet pour les ramener à la surface et nous raconter leur vie.

Pour nous guider avec finesse et sensibilité dans les méandres de son exposition personnelle.

En revenant sur ses pas pour nous partager mille histoires qui dessineront une grande aventure.

Autour de ces 12 titres dont on ne connaît à ce jour que la date et le nom du premier à sortir.

« Flower Fighter », aujourd’hui.

La suite ? Elle s’écrira au fil de l’eau et du temps transformé.

Une chose est sûre : elle va être plus belle et plus enrichissante que vous ne pouvez vous l’imaginer.

Le voyage avec Charlotte commence ici

 Il y a tant à écouter, tant à penser, tant à partager, tant à aimer.

Avec ‘Revisiting The Future’ : we’re going back. Way back, indeed.

-E